Déterminisme et hasard

Déterminisme et hasard

Nous, les êtres vivants, sommes nés d’un organisme unicellulaire apparu par hasard sur la terre, sans nécessité aucune. Notre terre aussi s’est formée par hasard, par l’agglomération de particules projetées dans l’espace après le Big-Bang, lui aussi survenu par hasard. Dieu n’est donc plus nécessaire, et cela depuis bien longtemps, pour expliquer ni l’univers ni la vie, même si demeurent d’immenses zones obscures dans l’éventail de nos connaissances. Seuls des groupuscules de fanatiques, confits dans leurs préjugés, dans d’antiques traditions obsolètes, continuent de perpétuer des rituels vides de sens et de croire qu’un être tout-puissant a modelé la terre et la vie sur terre et qu’il exerce toujours un contrôle absolu sur nos vies.

Pourtant, en ce début de XXIIème siècle, demeure un problème que nous ne savons toujours pas résoudre.

Si Dieu a certes été expulsé de nos consciences, le déterminisme continue pourtant de faire débat et le hasard est loin d’être universellement accepté. Jadis, croire dans le libre-arbitre de l’homme, c’était remettre en cause la perfection de Dieu. Puis, dans des époques plus récentes, c’était remettre en cause le déterminisme de la physique newtonienne, avec l’inébranlable loi de cause à effet : tous les phénomènes sont prédictibles, tous les phénomènes observés répondent à la loi de causalité.

Il fallut attendre Hume pour une remise en cause de cette loi de causalité. La croyance en l’idée de cause naît de la répétition, de l’expérience qui nous montre la constance de certaines successions, de l’habitude qui nous détermine à attendre dans l’avenir les mêmes successions que dans le passé.

Et puis le temps a passé, et l’homme a compris que, dans le monde de l’infiniment petit, la physique quantique n’est plus déterministe mais devient probabiliste : on ne peut que calculer des probabilités, par exemple de la trajectoire d’un électron. Sommes-nous pour autant libérés du déterminisme ? Car si le probabilisme s’applique à un seul électron, un groupe d’électrons est contraint par un cadre déterminé et calculable.

Tout phénomène déterministe qui suit la loi de causalité s’inscrit aussi dans un cadre temporel rigide au sein duquel aucune liberté n’est possible. Tout acte libre, non-déterminé, apparait hors du temps, il nait donc fortuitement et a besoin pour cela du hasard.

Voilà donc où nous en sommes : quelle est la part de déterminisme et de libre-arbitre dans nos vies ? Quel rôle y joue le hasard ? Si le hasard n’existe pas, tout est déterminé et l’homme ne dispose d’aucune liberté. Si le hasard existe, s’efface alors la loi de cause à effet et le libre-arbitre est possible.

C’est cette porte qui a été entrouverte par la mécanique quantique, probabiliste, qui nous confère un peu de liberté, et qui nous sauve d’une condition d’être humain totalement aliéné dans un monde improbable. 

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