J’ai passé une trentaine d’années dans de nombreux pays étrangers : République Dominicaine, Guatemala, Indonésie, Israël, Sénégal, Pérou, Mozambique, Canada et Serbie. Passionné d’anthropologie, d’archéologie, de philosophie, mes écrits ont souvent pour toile de fond les pays ou j’ai vécu et les traditions de ses habitants.
Mon double, Juan Avila, est un économiste qui, ayant effectué l’essentiel de sa carrière dans des pays en développement, étudie depuis plusieurs années les différentes expériences et stratégies de sortie du sous-développement. Il a notamment pris comme exemple l’évolution économique et sociale du Mozambique afin de proposer des voies pour un développement plus inclusif.
Je rentrais tous les jours en compagnie de mon amie Astou. Nous étions alors en CM2. Lorsque nous le pouvions, et ce n'était pas toujours facile dans une classe de 70 élèves, nous apprenions le français, et aussi à compter et à calculer, toutes choses qui allaient nous être utiles dans la vie.
Comme tous les dimanches matin, j’attendais à l’embarcadère. A 10h40, la petite vedette en provenance de Panajachel accosta enfin et déversa son flot de touristes. Ils étaient une vingtaine ce jour-là, en majorité américains, grands, gros et roses.
Wes Koyoya planta son arc dans le sol, le reprit et recula de l’autre côté de la clairière. Il hurla son défi. Puis, un homme lança le cri du jokoik, qui fut repris de poitrine en poitrine. L’affrontement était désormais inévitable.
Lorsque je naquis, nous n’étions guère plus de trois cents répartis entre la Grande île, plusieurs îlots et les fjords continentaux les plus proches. Je compris très vite que nous étions condamnés à mourir ou à être assimilés, métissés, bref à nous fondre dans la grande nation.