L’autocrate disait :
Mes amis, mes camarades, je vous promets la richesse et le bien-être pour tous, je vous promets de rendre sa grandeur à notre nation, je vous promets d’expulser de notre sol les indésirables, les profiteurs, les parasites. Nous construirons des barrières, nous les enfermerons, nous les détruirons, s’il le faut. La richesse et le bien-être, le bonheur pour tous. N’écoutez pas tous ceux qui ont profité du système, tous ces politiciens professionnels corrompus qui vous ont humiliés. Nous ferons de cette terre le paradis sur terre, une oasis de paix et de prospérité, le pays le plus juste, le plus équitable, le plus fraternel de l’histoire humaine. Mais pour cela, vous devez me faire confiance, je suis celui qui vous mènera vers la lumière, je serai votre guide et je ne vous décevrai pas. Oui, je vous promets la lune et je vous la donnerai.
Le citoyen dévoué au chef disait :
Cet homme est le meilleur des hommes, il est comme nous, il parle et ce qu’il dit nous le comprenons, il nous promet le paradis sur terre, il veut expulser tous ceux qui nous ont asservis, qui nous ont trompés, qui nous ont menti, les profiteurs, et puis tous ces barbares qui en veulent à notre argent, qui veulent détruire notre mode de vie et faire de nous des parias dans notre propre pays. Alors oui, je le soutiendrai jusqu’à la mort.
Le messager de Dieu disait :
Mes chers frères, mes fidèles, écoutez les paroles du Très-Haut. Et écoutez son messager, son représentant sur terre. Chassez les infidèles, ceux qui ne croient pas, ne respectent pas la parole du Tout-Puissant, chassez-les par tous les moyens, par le glaive s’il le faut, ces chiens ne méritent pas de vivre. Ecoutez la parole du Magnifique. Ecoutez-moi, je vous mènerai vers les béatitudes éternelles, le paradis vous attend là-haut, ses vertes prairies, ses rivières riantes, ses torrents de lait et de miel coulant en cascade, ses vierges alanguies sur leurs couches. Oui, je vous promets le ciel et je vous le donnerai.
Le fidèle disait :
Ma vie ici-bas est misérable. Je suis seul, j’ai faim, j’ai peur de vivre mais je ne crains pas la mort. Et tous ces infidèles qui nous narguent, je les hais, je les déteste. Je voudrais les voir morts. Si je quitte ce monde en martyr pour la plus grande gloire du Superbe, alors je pourrai moi aussi aller m’asseoir à ses côtés au paradis, et je vivrai dans une félicité éternelle. Ô bienheureux messager de Dieu, j’entends tes paroles, je te suivrai jusqu’au bout de la terre et jusqu’au bout de la vie.